Un marché de vêtements à Kigali, au Rwanda, le 24 mai 2017. PHOTO / CHRISTIAN KOBER / ROBERT HARDING HERITAGE / AFP
Certains pays d’Afrique de l’Est tentent de développer leur propre industrie de confection. Mais l’administration américaine ne l’entend pas de cette oreille.
Quand vient l’heure du ménage de printemps, les Américains se croient parfois généreux en déposant leurs vieux vêtements dans des boîtes de collecte. Ces pull-overs tachés, ces tee-shirts de colonie de vacances et ces shorts démodés serviront bien à quelqu’un dans le besoin, non ?
En réalité, les choses sont un peu plus compliquées. Aux États-Unis, la plupart de ces fripes sont revendues à des entreprises privées par l’Armée du Salut, [l’entreprise sociale] Goodwill et d’autres. Elles sont ensuite expédiées par conteneurs, la plupart du temps vers un pays d’Afrique subsaharienne, où elles alimentent une filière de plusieurs milliards de dollars.
Mais les gouvernements africains en ont assez. Car ce qui est souvent perçu, en Occident, comme de la générosité, les empêche de développer leur propre industrie de confection, expliquent-ils. En mars 2016, quatre pays d’Afrique de l’Est [Rwanda, Kenya, Tanzanie et Ouganda] ont donc décidé d’augmenter leurs droits de douane – en allant parfois jusqu’à les multiplier par 20 – sur les importations de vêtements usagés.
Le lobby américain du vêtement de seconde main a tiré la sonnette d’alarme, et l’an dernier l’administration Trump a ouvert une enquête pour déterminer si ces quatre pays ne violaient pas un accord commercial vieux de dix-huit ans avec les États-Unis [l’Agoa – African Growth and Opportunity Act – permet à des pays
[...]