Cours de mathématiques de 6e20. La règle de trois |
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La règle de trois est une technique de calcul élémentaire permettant de résoudre des problèmes de proportions.
Pour comprendre de quoi il s'agit, illustrons-la par quelques exemples.
Premier exemple. Marion et Jules sont frère et soeur :
Supposons qu'ils aient exactement les mêmes proportions.
Qu'est-ce que cela veut dire pour deux figures d'avoir "les mêmes proportions" ? Dans le langage courant cela veut dire que l'une est "comme l'autre, en plus grand ou en plus petit". De manière plus mathématique, cela veut dire par définition que le rapport de n'importe quelle paire de distances prises dans l'une des figures est égal au rapport de la paire des distances correspondantes dans l'autre. Par exemple, la longueur d'un bras divisée par la hauteur de la tête donne le même résultat chez Marion et chez Jules.
Revenons à notre problème :
Les données du problème nous indiquent que Marion mesure 1 mètre 40 et Jules 1 mètre 20.
Et on sait aussi que quand Marion tient ses bras à l'horizontal, ses mains sont à 1 mètre du sol.
Question : à quelle hauteur sont les mains de Jules quand il tient ses bras à l'horizontal ?
Solution : Appelons "x" la hauteur où se trouve la main de Jules.
Alors la proportionnalité nous dit en particulier que "x est à 1,2 ce que 1 est à 1,4".
C'est-à-dire :
On fait un peu de calcul et on trouve :
Donc la main de Jules est à 85,7 centimètres du sol.
Deuxième exemple. Il s'agit d'un problème posé au ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, au Grand Journal de Canal+, et qu'il n'a pas su résoudre.
Si 4 stylos coûtent 2€42, alors combien coûtent 14 stylos ?
Solution : Le coût d'un paquet de stylos est proportionnel au nombre de stylos qu'il y a dans le paquet.
Appelons "x" le coût de 14 stylos. Alors "x est à 14 ce que 2,42 est à 4".
C'est-à-dire que les deux rapports ci-dessous sont égaux :
D'où l'on tire :
Notons que dans ce problème, on pourrait passer par le calcul du coût d'un stylo. On tomberait sur 0,605€, ce qui est un prix faisant intervenir des demi centimes. Donc les stylos de notre exemple sont vendus au moins par deux.
Divertissement : Le ministre aurait pu utiliser les additions et les soustractions seulement (à l'aide des logarithmes).
Tout nombre positif a un logarithme. Par exemple log 4 ≈ 0,60206.
Et deux nombres différents ont des logarithmes différents. On dit que la relation entre les nombres et leurs logarithmes est "biunivoque".
Ainsi si on connaît le logarithme d'un nombre, on peut retrouver le nombre lui-même (par exemple avec la calculette scientifique ci-dessus, ou avec des tables de logarithmes).
Les logarithmes ont une propriété merveilleuse : ils transforment les multiplications en additions, et les divisions en soustractions.
Si "c" est le produit de "a" par "b", alors (log c) = (log a) + (log b).
Exemple :
log 2 ≈ 0,30103
log 6 ≈ 0,77815
la somme des deux logarithmes est 1,07918.
Et on vérifie que log 12 ≈ 1,07918.
De même si "c" est le résultat de la division de "a" par "b", alors (log c) = (log a) - (log b).
Revenons au problème du ministre. On avait :
Donc log x - log 14 = log 2,42 - log 4.
log 14 ≈ 1,14613
log 2,42 ≈ 0,38382
et log 4 ≈ 0,60206
D'où log x ≈ 0,92789.
Et, toujours avec sa calculette scientifique, la ministre aurait trouvé que si log x ≈ 0,92789 alors x ≈ 8,47€.
Evidemment, c'est moins précis car on a arrondi les différents logarithmes. Pour le calcul exact, il faut maîtriser la règle de trois :-)
Les logarithmes ont été inventés par l'Ecossais John Napier (écrit aussi Neper), né en 1550 et mort en 1617, pour transformer les grosses multiplications (compliquées) en additions (plus simples).
Note : nous nous moquons gentiment de Xavier Darcos, car c'est toujours rigolo un ministre de l'Education nationale qui ne sait pas compter. Mais il faut dire aussi que X. Darcos est un latiniste distingué qui a écrit un charmant livre intitulé "Dictionnaire amoureux de la Rome antique", et que celui-ci, contrairement à ses capacités en calcul, est tout à son honneur.
Exercices :
Réponses :