
a 
            france est aujourd'hui un excellent payeur — ce qui lui vaut 
            d'appartenir au club fermé des pays auxquels les agences de notation 
            accordent un triple A — et peut donc emprunter aux meilleures 
            conditions. Cela pourrait ne pas durer toujours. C'est en tout cas 
            le sens du rapport titré 
La République française tend vers le bas 
            de la catégorie AAA, qu'a publié l'agence de notation Standard & 
            Poor's, jeudi 17 novembre. Quand on a, comme Paris, une dette de 
            plus de 1 000 milliards d'euros, ce n'est pas neutre.
            
            "La France possède une économie riche, diversifiée et capable 
            de supporter un environnement difficile", accorde Standard & 
            Poors. Et il n'est pour l'heure pas question de la rétrograder. 
            "Cependant, ses principaux ratios financiers s'éloignent des niveaux 
            médians pour la catégorie AAA et de ceux des autres Etats notés AAA, 
            à l'exception de l'Allemagne", ajoute l'agence de notation.
            La dette publique, par exemple, représentait plus de 65 % du 
            produit intérieur brut (PIB) en 2004, contre un peu plus de 20 % en 
            1980. En la matière, la médiane du club des AAA se situe à 50 % et 
            celle des AA à 55,7 %... Que l'on prenne les déficits, les dépenses 
            publiques ou encore la charge de la dette, le constat ne varie pas : 
            la France est à la traîne. Standard & Poor's fustige "les 
            prestations sociales et les dépenses de personnel", qui 
            "représentaient plus de deux tiers des dépenses des administrations 
            publiques en 2004", mais aussi les réformes insuffisantes, que 
            ce soit en matière de retraites, de sécurité sociale ou de fonction 
            publique.
            A l'heure où la Banque centrale européenne se dit prête à 
            sanctionner les gouvernements de la zone euro les plus laxistes en 
            matière de finances publiques (en refusant leurs emprunts d'Etat 
            comme garantie si leur dette est notée en dessous de A) (Le 
            Monde du 11 novembre), la pression sur Dominique de Villepin 
            pour réduire les déficits s'accroît.
            BERCY CAMPE SUR SES PRÉVISIONS
            Les prévisions publiées par la Commission européenne, jeudi, ne 
            laissent pas prévoir d'amélioration : Bruxelles table sur un déficit 
            de 3,2 % du PIB en 2005 et 3,5 % du PIB en 2006 (Le Monde du 
            18 novembre). Le ministère de l'économie, quant à lui, confirme ses 
            prévisions de 3 % de déficit en 2005 et 2,9 % en 2006.
            Bercy fait remarquer que les estimations des experts européens ne 
            tiennent pas compte du rebond de la croissance à 0,7 % au troisième 
            trimestre, qui donne déjà un acquis de croissance égal à 1,4 % avant 
            même de prendre en compte les chiffres du quatrième trimestre 
            attendus comme bons. Or, fait-on valoir à Bercy, pour faire ses 
            calculs, Bruxelles a retenu un taux de croissance égal à 1, 5 % pour 
            2005, soit ce qui est désormais la fourchette basse des estimations 
            du ministère. Bercy souligne ainsi que tous les indicateurs montrent 
            que la croissance devrait être soutenue dans les prochains mois et 
            que ses prévisions pour 2006 seront confortées.