FINANCES
2 mars 2004 La dette publique française atteint le seuil symbolique de
1000 milliards d’euros (63% du produit intérieur
brut)
La France a pris la plus mauvaise place
européenne en 2003 avec un déficit public de 4,1%, selon le chiffre
communiqué lundi à la Commission européenne par l'Insee. Par
dette publique, il faut entendre «solde des comptes de l'Etat, des
administrations de sécurité sociale, des collectivités locales et
des organismes divers d'administration centrale (ODAC)». Selon
une information de La Tribune, ce déficit aurait pu être aggravé
d'environ 0,1 point, sans le remboursement par EDF à l'Etat, le 11
février 2004, - mais comptabilisé sur 2003 - de 1,2 milliard d'euros
d'arriérés fiscaux considérés le 16 décembre comme aide d'Etat par
la Commission européenne. Ce dépassement de la limite tolérée de
3% de produit intérieur brut (PIB) de déficit public est donc encore
pire que prévu puisque la France s'attendait à 4% dans ses dernières
estimations. Et elle a enfoncé l'an dernier un autre plafond
interdit, celui des 60% de PIB de dette publique, à 63%, a révélé
l'Insee. Ce creusement du déficit public est dû notamment à un
déficit de l'Etat qui a dépassé de près d'1 milliard d'euros la
prévision du collectif budgétaire de novembre à près de 57 milliards
d'euros (en raison de mauvaises recettes), tandis que les dépenses
d'assurance maladie et d'assurance chômage dérapaient. La dette
publique a véritablement explosé, passant de 58,6% fin 2002 à 63% du
PIB fin 2003. Le gouvernement prévoyait 61,4% et n'envisageait pas
de dépasser 63% avant 2005. Il faudra attendre les résultats
détaillés que publiera l'Insee le 9 mars ; mais il est acquis, à 10
ou 20 milliards d'euros près, que l'endettement public atteint, dès
à présent, le seuil symbolique des 1000 milliards d'euros. A ce
niveau, qui représente 15 000 euros par Français, le risque est
celui d'une perte de contrôle des finances publiques, les charges
d'intérêt, à des taux supérieurs à ceux de la croissance, augmentant
mécaniquement le déficit, puis la dette. |