J'ai parcouru le monde en regardant tes yeux.
Et tous les souvenirs de mes autres voyages,
Venise ou Tahiti, simples livres d'images,
Jamais ne deviendront aussi mystérieux.
Tour à tour veloutés, profonds ou facétieux,
Parfois vitrail brisé, quand tu dis "quel dommage !",
Parfois même glacés, comme un marbre sans âge,
Mais plus souvent donnant un amour gracieux,
Ils m'ont ensorcelé. Tout ce que les poètes
Ont écrit sur l'amour, dans tes yeux je l'ai vu,
Et même plus encore, qu'aucun livre n'a su.
Quand dans les profondeurs de nos intimes fêtes
Coule un plaisir brûlant, toujours recommençant,
Je les regarde encore, et j'y vois un enfant.