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 Quand on observe un groupe d’individus vivant ensemble et  utilisant une monnaie pour échanger entre eux, on constate que certains  deviennent riches et d’autres pauvres. Les pauvres empruntent alors aux riches,  généralement pour leur consommation, et restent pauvres. Quand ils ne peuvent  plus emprunter du tout, il leur reste l’option de l’autarcie s’ils le peuvent
 
Si on examine maintenant un ensemble économique où les  éléments ne sont plus des individus mais des familles, on peut faire les mêmes  constatations : certaines deviennent riches et d’autres pauvres. L’autarcie  est plus facile à maintenir pour une famille, au moins dans une partie de ses  consommations. En général on ne laisse pas les enfants utiliser l’argent du  ménage pour louer les services d’une femme de ménage extérieure pour faire leur  lit – fût-elle plus productive qu’eux. Ils font leur lit eux-mêmes. 
 
Dans les familles, comme dans tout groupe, il y a une  monnaie interne en général implicite. On peut la rendre explicite, ça donne des  résultats marrants : des enfants qui se battent pour faire la vaisselle...  (voir https://www.lapasserelle.com/billets/household_money.html). 
La même constatation est vraie pour un ensemble de pays  utilisant une seule et même monnaie unique : certains deviennent riches, d’autres  pauvres. Les riches ont une balance commerciale positive, reçoivent plus d’argent  qu’ils n’en ont besoin, et sont conduits à le prêter aux pays pauvres qui n’ont  plus assez d’argent pour leurs dépenses internes.  On peut rendre le modèle plus détaillé avec un agent économique   particulier, un gouvernement qui lève (plus ou moins efficacement) des   impôts  et réalise des dépenses communes, mais ça ne change rien. Quand il n’y a   plus d’argent  (la monnaie unique), il n’y a plus d’argent. Il faut en emprunter à   l’extérieur.  
 
Ou alors il faut se rendre compte qu’un pays, comme une famille, comme un  individu, a toujours l’option de l’autarcie au moins partielle et qu’il n’y a  aucune raison qu’il utilise la monnaie commune pour ses dépenses internes, que  celles-ci peuvent très bien être effectuées avec une monnaie interne. 
Nous pensons donc qu’un groupe de pays avec une seule  monnaie unique est une aberration monétaire. Il en faut plusieurs : des monnaies  propres à chaque pays, et une monnaie commune. 
Nous recommandons non pas la disparition de l’euro, mais le  retour de chaque pays à une monnaie interne pour son fonctionnement « autarcique »  et l’utilisation de l’euro pour les échanges inter-pays dans la zone euro. 
Noter que l’euro a été introduit en Europe en tant   que  monnaie interne de l’Europe, car il n’était pas nécessaire de dépendre   du  dollar. Et l’utilisation des monnaies internes de chaque pays dans les   échanges inter-pays était inutilement compliquée. Deuxièmement, la question de savoir s'il   faudrait faire de l'euro une monnaie mondiale est une autre question (à   laquelle la réponse est vraisemblablement : non). 
 
AC 
 
  
    
  
pour aller plus loin : 
    https://lapasserelle.com/billets/remarque_opposants_monnaies_nationales.html 
https://lapasserelle.com/billets/multiple_currency_monetary_systems.html 
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